{{FINAL FIGHT}}
Vernissage de l’exposition le 13 novembre 2008 à 19h00
_ {{Exposition du 14 novembre au 4 décembre 2008}}
{Avec : Julien Amillard vs Rémi Blanes vs Gaël Bonnefon vs David Chaignon vs Alexandre de Crombrugghe de Looringhe vs Morvan Guenier vs Daphné Jamet vs Lise Lacoste vs Lucie Laflorentie vs Marion Lapie vs Judith Millot vs Pauline Payen vs Spencer Pelizzari vs Marie Sirgue vs Estelle Vernay vs Ying Wang vs Franck Audé vs Amélie Bouvier vs Ghislaine Chortey vs Lucie Hourdequin vs Qian Jing vs Axelle Sarrouy vs Damien Schiebel vs Charlotte de Sédouy vs Fanny Boucharinc vs Aurélie Brachet vs Camille Dandelot vs Elodie Gau vs Fight For Food.}
{{Programme :}}
{{ {Jeudi 13 novembre à 19H00} }}
_ Vernissage et concert du groupe Balza
_ Fight for food par le collectif Chaise&Co
{{ {Jeudi 27 novembre à 19H00} }}
_ Soirée performance et conférence
_ avec Julien Amillard, David Chaignon, Daphné Jamet, Lise Lacoste…
{{ {Jeudi 4 décembre à 19H00} }}
_ Finissage Veni vidi vici ? La bataille finie, que s’est-il passé ?
{{www.finalfight.fr}}
En règle générale, si tant est que ces règles nous soient bien parvenues avec toute leur justesse, les jeux du cirque se déroulent ainsi : citoyens de Rome, toge sous l’aisselle, sandales sur les pavés, se réunissent dans le Colisée et échangent leurs points de vue pendant que fauves et hommes se disputent leur survie.
Les fauves, affamés, enchaînés dans une cage sous le sable, titillés pour les rendre aussi agressifs que possible, débarquent dans l’arène. Les hommes, esclaves destinés à rougir le sable, attendent et fuient, se débattent, tentent d’échapper à une mort toujours inévitable ; mais de là à se laisser abattre sans se défendre…Et les réjouissances se poursuivent : entrée des gladiateurs. Sur leur siège, à l’abri du sable, le public ne s’attend pas à voir autre chose qu’un spectacle de plus, une mise à mort délicieusement mise en scène par leur favori. Mais dans l’arène, celle d’aujourd’hui, les gladiateurs n’ont ni armure ni arme. Ils ne sont gladiateurs que parce qu’il faut bien donner un nom à quelque chose. Et dans cette arène FInaL FIght, le vainqueur ne sera peut-être personne.
Les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts de toulouse ont terminé leurs études et présentent lors d’une exposition annuelle le travail qui mit fin à leur cinq années d’étude. Cette année, cette exposition nommée FInaL FIght déroge à la règle de cette simple présentation pour s’étoffer avec la mise en place d’un « work in progress » : durant les trois semaines qui constituent le temps de cette exposition, les oeuvres se créeront, se répondront, s’échangeront, se développeront avec celles des autres participants, celles déjà montrées, sur le point de l’être, déjà disparues, n’en laissant que des traces…
Cette expérience artistique intense benificiera d’un cadre formidable, le Lieu-Commun, qui, à l’instar des étudiants des Beaux-arts diplômés, est un lieu jeune et dynamique. Ce lieu vivant, animé par les artistes et membres des collectifs « A La Plage », « Annexia » et «VKS » réunira les trois spécialités qu’offre l’Ecole des Beaux-arts de toulouse : art, communication et design, et leurs spécificités respectives. Chaque option possède en effet sa propre manière de poser un regard sur notre monde, et de le donner à voir dans l’espace d’exposition. Mais à l’intérieur de ces options, chacun des exposants possèdent également sa propre
vision de notre modernité, des envies différentes pour exposer les enjeux de ses questionnements, une problématique particulière sur la monstration d’un travail plastique.au sein d’un même lieu, comment cette diversité va-t-elle s’articuler…? Comment cette exposition collective peut-elle prendre toute son ampleur, alors qu’il ne s’agit pas de l’exposition d’un collectif et qu’il n’y a pas de commissaire : chacun est le commissaire de tous les autres.
Le vernissage, jeudi 13 novembre à 19h00, permettra au spectateur de se faire une première idée au vu de la première installation, celle des travaux des diplômes et du commencement des projets individuels du work in progress. Puis, le lieu évoluera au fil de l’avancement des œuvres. Des rendez-vous ponctuels sont d’ores et déjà programmés ; dont une soirée conférences et performances, ainsi qu’un finissage le jeudi 4 décembre, qui permettra de se rendre compte du travail accompli et de proposer une synthèse, une lecture globale de tous les enjeux qui furent questionnés lors de l’exposition. On dénombrera alors les blessures, les morts, les victoires, les échecs.
Que le combat commence!
{Julien Amillard & David Chaignon}
{{Jeff Koons est il un “Boss” de fin de niveau ?}}
Final Fight !!!
_ Le dernier jeu vidéo qui va inonder le marché ? Le jeu de combat ultime où les survivants d’un monde en crise s’affrontent sous les yeux
de richissimes spectateurs au milieu d’un espace d’exposition ? Rien de tout cela évidement, même si les dernières orientations du marché de l’art ne laissent rien présager de bon quant aux futures surenchères artistiques. Final Fight est le titre choisi par les étudiants de l’École des beaux-arts de toulouse, pour l’exposition des diplômés de la promotion 2008, à Lieu-Commun. Ce titre sonne comme le constat guerrier d’études mouvementées, mais, entendons nous bien, comment cinq années passées dans une école d’art pourraient être comparées à un long fleuve tranquille ? L’école d’art, lieu de l’apprentissage et du désapprendre, dans le même temps, initie un parcours riche et complexe où les certitudes télescopent les doutes, où la liberté conceptuelle doit apprivoiser les contraintes matérielles. Final Fight rend compte de tout cela, en étant à la fois l’achèvement d’un parcours harassant et le début d’une route encore plus longue.
Les écoles d’art sont-elles un des derniers endroits où il est encore possible de développer un art autre, non tributaire de l’objet donc non assujetti au marché ? Mais alors quelle économie mettre en place pour que cet art-là existe, où trouver les producteurs et les diffuseurs, comment sauver cette exception dite française ?
Ce dernier combat conduit ici à un acte de naissance, naissance de nouveaux diplômés au monde de l’art. Le diplôme ne fait pas l’artiste. Un artiste apparaît d’abord à luimême, puis il met en scène son apparition. Il négocie son appartenance à un milieu et se construit en s’appuyant sur des réseaux professionnels constitués qui ont pour mission de s’adapter perpétuellement aux propositions nouvelles provenant des pairs. Parfois si le champ paraît trop étroit, l’artiste se fait opérateur et c’est alors lui qui invente le cadre de diffusion de son oeuvre.
Lieu-Commun ne tend pas à surligner une dichotomie entre ce que pourrait être l’art autrement et l’œuvre-objet ressemblant à du consommable, les deux existent, cohabitent et font sens. Être diplômé d’une école d’art en 2008 est chose ardue, il faut se positionner face à un monde de l’art fait de strates multiples qui bien souvent diluent les intentions dans un maelström sensationnel. Car, aujourd’hui, l’art s’appuie parfois sur des acheteurs compulsifs, victimes des modes, déterminant ainsi des courants esthétiques douteux où la forme de l’art ressemble de plus en plus à celle proposée par l’industrie du luxe. Il n’est alors pas étonnant que les nouvelles générations entrent en réaction face à ces travers, en proposant des pratiques plastiques plus précaires et brutes.
Par ailleurs la surenchère des matériaux, des formes, des prix, est le quotidien d’une spéculation planétaire qui ne s’enflamme que pour son reflet policé (dans un lapin chromé ?) ; expression de sa vanité la plus évidente.
Il me semble que ce titre (Final Fight) ainsi que la note d’intention de l’exposition (le work in progress, diluant les oeuvres au profit du process) sont la réaction à un système de l’art pour l’instant entr’aperçu depuis le cocon protecteur de l’école, une réaction épidermique, induite par la question principale que doit se poser chaque artiste : d’où est-ce que je parle ? d’où vient mon travail ? où est-ce que je l’inscris ?
Vu de loin, l’art paraît être une foire permanente où le sensationnel le dispute aux records de vente, où les artistes blockbusters brouillent la vision et empêchent de voir la partie immergée de l’iceberg. Il existe d’autres territoires que celui du marché, avec des artistes et des opérateurs qui essaient de mettre en place des alternatives efficientes et des réseaux différents. Cette économie parallèle se retrouve forcément teintée de précarité, avec le risque de tomber dans un autre travers : celui d’un art en réaction, où le revendicatif prend le pas sur une conscience aiguë.
C’est cette expérience que nous vivons à Lieu-Commun depuis plus de dix ans. nos différentes structures s’appuient sur l’ensemble des réseaux de l’art, publics, privés, alternatifs, aucun n’est meilleur qu’un autre, ce sont leurs différences qui font la richesse de tout propos. Final Fight est pour nous l’occasion de partager une situation nouvelle, d’accompagner, le temps d’une exposition, de jeunes artistes dans un cadre spécialisé ayant su garder toute la fraîcheur et la candeur de l’amateurisme (amateurisme désintéressé contre l’âpreté ou la brutalité des professionnels).
{Manuel Pomar pour Lieu-Commun}