JUNGLE MÉTALLIQUE + EREMITA

Dans le cadre du Printemps de Septembre

Exposition du 21 septembre au 21 octobre
Vernissage le 21 septembre à partir de 18h
Entrée libre et gratuite du mercredi au dimanche de 12h à 18h

Avec Laurent Proux
Fracas et frêles bruits | Le Printemps de Septembre

Dans les tréfonds d’un labyrinthe carnavalesque, des fragments de corps morcelés s’accumulent, tels des vestiges arrachés à un glorieux passé, pris dans les griffes désarticulées d’une machinerie orgiaque, échappant à tout contrôle. Un remake pictural de Frankenstein, nourri de rebuts des zones industrielles, où les mouvements organiques et mécaniques s’imbriquent, s’inversent et se contrecarrent dans une forme de cocasserie Chaplinesque.

Laurent Proux collecte des bouts d’images de mannequins dans des revues allemandes des années 80. Il réalise des collages avec ce matériau et les reproduit ensuite minutieusement en peinture. Un instant t où les accessoires de mode et attributs sociaux (chaussures, bijoux, montres), tout comme la chair, légèrement fanée mais sans éraflures, se retrouvent figés, intacts. Une fragilité émane alors de ces corps désarticulés confrontés à des bras métalliques, de matière froide et lourde, qui semblent réordonner ces débris épars. Cette recomposition du monde répond à une logique rigoureuse, mais également à un mouvement expressif, perceptible dans les grandes lignes abstraites, qui entrelacent l’enchevêtrement des corps et des machines, tels des courants d’air. Les éléments continuent d’apparaître en désordre dans leur hétérogénéité matérielle et temporelle comme après une collision.

La peinture de Laurent Proux s’inscrit dans une volonté de renouvellement de la question du réalisme. Il articule cette notion, issue de Courbet, avec une recherche sur la représentation du corps comme ensemble fragmentaire. Il confronte le Réalisme et le Muralisme (Riviera, Sequieros), descriptif et photographique, avec le Pop Art, le graffiti, le burlesque et la caricature (James Ensor, Jacques Tati, Werner Büttner, Kerry James Marshall, Mike Kelley, Jim Shaw). Représenté par la galerie Sémiose, il participe en 2016, à l’exposition collective No Cover à Arti et Amicitiae (Amsterdam), sa dernière exposition individuelle, Line-off Ceremony, date de 2017 et il a récemment remporté une bourse de recherche du CNAP pour les États-Unis.

Commissariat : Manuel Pomar

Avec Elodie Lesourd
Fracas et frêles bruits | Le Printemps de Septembre
Pour son exposition à Lieu-Commun, Élodie Lesourd propose un ensemble de peintures et d’installations qui révèlent, par un travail d’appariements et de télescopages entre haute et basse cultures, les filiations que Sol Lewitt entretiendrait avec le rock, ou Jean-Paul Sartre avec le Black Metal.

Construite selon plusieurs niveaux de lecture, l’exposition happe d’abord le regard avec une peinture murale hypnotique qui sature la vue et l’espace. Le spectateur devient ensuite visiteur et découvre au cours de sa déambulation plusieurs installations, dont la mise en scène de trois peintures hyperrockalistes. Exemplaires de la pratique picturale de l’artiste, elles mêlent aplats chromatiques et détails extrêmement minutieux, repris de vues d’installations d’autres artistes ; mises en volume par un scellage au fond de structures en acier, leur appréhension est distanciée autant qu’elle est individualisée. Si la peinture, oscillant entre figuration et abstraction, est le pan vibrant et troublant de l’exposition, le travail d’installation montre quant à lui une approche plus froide et réflexive des problématiques liées à la réception de l’acte artistique. Structurée autour de la pièce Huis clos de Sartre, EremitA apparaît alors comme une réflexion sémiotique sur les représentations de l’Enfer autant qu’ontologique sur les expériences d’interprétation, de distanciation et d’isolement propres à l’art – et donc propres, plus largement, à nos relations avec ces « autres ».

Après avoir obtenu un DNSEP à l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Lyon en 2004, Élodie Lesourd suit le post-diplôme de l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Nantes en 2005. Son travail a notamment été exposé en France : à la Fondation Cartier pour l’art contemporain en 2005, au MAC/VAL en 2007 et 2014, au Palais de Tokyo en 2014, au Parvis à Tarbes en 2016 ; à l’étranger, au CAN de Neuchâtel en 2008, au CER Modern d’Ankara en 2011 ou au Casino-Luxembourg en 2015 pour une exposition monographique. Son travail fait partie de collections publiques telles que le FNAC, le MAC/VAL, les Frac Ile-de-France et Poitou-Charentes.

Commissaire associé : Manuel Pomar