See (&) Wait

dans le cadre des Festivals : Empreintes Numériques

SEE (&) WAIT
See (&) Wait est une exposition proposée et produite par l’Espace d’Art Contemporain Lieu-Commun et Annexia dans le cadre des Festivals : Empreintes Numériques organisé par Le Centre Culturel Bellegarde et Forum de l’Image édition 2010

Vernissage de l’exposition le 8 avril à 19h00
Exposition du 9 au 24 avril 2010

Avec: Grégory Chatonsky (Fra / Can), Till Roeskens (Germ / Fra) et Deborah Stratman (USA)
Ouvert du mercredi au samedi de 12H00 à 19H00
L’exposition ‘See (&) Wait’ (en renversant l’ordre des termes de l’expression d’origine anglaise Wait & See) tente indifféremment de répondre à deux propositions distinctes. Le premier terme, le verbe anglais (to) See (=Voir), renvoie à la notion de surveillance optimisée découlant du choix opéré par le festival Empreintes Numériques de la thématique du ‘P@nopti.com’ (cf : Panopticon) pour son édition 2010. Le second terme, le verbe anglais (to) Wait (=Attendre), dérive directement de la notion de ‘Latence’ choisie cette année par le Festival du Forum de l’Image. Les artistes retenus pour cette exposition tentent, chacun à leur manière, par le biais de vidéos et/ou d’installations simples ou multi-écrans, d’étudier les rapports étroits et complexes qui lient, d’une part les notions de territoire, d’espace et d’autre part celles de temporalité et d’attente, pour révéler les mécanismes et processus de plus en plus impalpables et transparents qui gouvernent notre soif sans limite de communication. De manière complémentaire et contradictoire, nos comportements font l’objet d’un contrôle généralisé dans l’espace public (caméras de surveillance, contrôle systématisé,…) comme dans l’espace privé (surveillance de la nature de nos visites et correspondances sur internet), et paradoxalement, les espaces concrets et virtuels qui nous sont proposés, ne nous ont jamais autant promis en termes de désirs et de sollicitations, qu’aujourd’hui. L’abstraction de l’espace par la possibilité inouïe de déplacement virtuel sur internet nous a fait oublier que ce repli de l’espace n’était qu’un leurre constitué de flux nous soumettant à la dictature implacable du temps. Cette promesse d’espaces à découvrir et à s’approprier possède son lot de contraintes dont la principale d’entre-elles demeure celle du temps (cf : Till Roeskens). Et bien que la réduction, sans cesse repoussée, de la latence séparant nos désirs de leur réalisation, nous rapproche de manière exponentielle de l’immédiateté et de la simultanéité, les promesses des espaces virtuels demeurent irrémédiablement dépendantes de l’attente car constituées à l’image de tous les processus de communication d’un langage propre, dont il est impossible d’abstraire le temps qui conduirait à leur matérialisation spontanée (cf : Grégory Chatonsky). C’est dans cet interstice temporel que se trouvent prisonniers nos désirs de liberté mais également nos craintes de contrôle. Un temps que la machine ne pourra jamais abolir, laissant planer sur nos vies le doute réel qu’il existe bel et bien des espaces concrets où l’on ne peut plus se trouver sans se sentir coupable de s’être posé la question des raisons qui nous ont poussé à nous y rendre (cf : Deborah Stratman).
Extrait texte See (&) Wait / Laurent Bardèche / Février 2010
Artistes et Oeuvres présentées :

>> Grégory Chatonsky (France / Canada)
Né à Paris. Vit et travaille à Paris et Montréal.
Après des études d’arts plastiques et de philosophie à la Sorbonne, intègre les beaux arts de Paris en multimédia. Elabore des dispositifs numériques à partir de 1991. Fonde Incident.net en 1994, un collectif d’artistes qui se réunit autour des notions de variables, de fictions et de réseau. Entre 1995 et 98, conçoit le CD!Rom Mémoires de la déportation qui reçoit le prix Möbius. En 1997, réalise le site de la Villa Médicis puis en 1999 le site du Centre Pompidou. Pendant cette période collabore avec le designer Ruedi Baur. En 2005, conçoit l’identité visuelle et le site du MAC/VAL. Artiste en résidence au CICV (1998-01), au C3 de Budapest (2001), à la SAT (2001), à l’Abbaye de Fontevraud (2002), à la Villa Médicis hors les murs (2002), ainsi qu’au Fresnoy (2003-04) où il enseigne la même année. Intervient régulièrement dans des écoles d’art et des universités. Professeur à l’EAVM à l’UQAM (Montréal) en 2006-07. Lauréat des Inclassables à Montréal (2002-03), remporte différents prix et bourses en France et à l’étranger tels que SACD (2000), FilmWinter (2001), Sound Space (2001), Computer Space (2001), Viper (2001), Vidéoformes (2003), SCAM (2004), aide à la réalisation du DICREAM, Ministère de la culture (2005), E-toiles d’or (2006). Les thématiques à travers des installations, des dispositifs sur Internet, des photographies, des vidéos et des expérimentations sonores, sont : L’esthétique du flux, La relation entre variable numérique et variation esthétique, L’évolution des relations entre les sphères privée et publique.
Représenté en France par la galerie Numeris Causa :
www.numeriscausa.com

– Memory Landscape (2005-2009)
sous réserve
Installation Publique et Site Internet.
Des plaques sont accrochées sur différents murs de la ville. On peut y lire un numéro de téléphone suivi de deux chiffres. En téléphonant, un répondeur nous permet de laisser un message afin de décrire ce que nous voyons. Nous pouvons également entendre les autres messages laissés par des personnes décrivant le lieu dans lequel nous sommes actuellement. Sur Internet, une carte dynamique de la ville permet de naviguer dans ces nappes de voix urbaines.

– La Révolution a eu lieu à New York (2002)
Installation et Site Internet (3 écrans)
Révolution a eu lieu à New York est une fiction générée en temps réel à partir du flux du réseau. Un générateur de texte produit un roman infini dans le style de “Projet pour une révolution à New-York” écrit par Robbe-Grillet en 1970. Ben Saïd marche dans les rues de la métropole américaine. Nous nous souviendrons que quelque chose nous a été raconté pas du récit lui-même. Certains mots sont associés à des fragments de vidéo du Ground Zéro, d’autres à des sons glanés sur le réseau, d’autres encore sont traduits automatiquement en image grâce au moteur d’images de Google (www.google.fr). L’association structurée de ces éléments hétérogènes produit une narration du réseau qui joue du différentiel entre le régime iconographique et textuel. C’est un lieu commun que de penser nos sociétés hyper-industrialisées comme étant exclusivement visuelles, car avec Internet le texte domine l’image. Pour exister physiquement sur un support numérique, chaque image porte un nom qui est le critère de son indexation. Les moteurs de recherche, qui sont le moyen d’accès aux données numériques, sont essentiellement textuels. Et lorsqu’on cherche une image c’est par son titre qu’on y parvient. Cette domination interroge la relation complexe et historiquement stratifiée entre ces deux régimes de pensée. Il y a toujours eu un entrelac, ou si vous voulez un problème, une question, un no man’s land entre l’alpha-numérique et l’iconographique. La question n’est plus aujourd’hui de produire de nouvelles images mais de trouver l’image déjà existante dans le stock disponible.

– Islanders / Insulaires (2007)
Vidéo
Où êtes-vous ? Où est chacun d’entre vous ? Quelle est votre ville ? Quel est votre nom ? Quelle existence menez-vous ? Qui êtes-vous ? je sais certaines choses de vous. Je sais que vous regardez mon site. Vous y restez un certain temps. Je sais que vous êtes chez vous. Je peux presque vous voir. Passer de l’un de vous à un autre. Voir le pays. Votre pays. Passer d’un continent à l’autre. Et vous voir. Vous voir presque. Vous voir autant que vous me voyez sur mon site. Nous ne nous connaissons pas. Je sais que vous êtes là. Vous le savez aussi. Nous
ne nous connaissons pas. Je sais que vous êtes là. Vous le savez aussi.

– l’État du Monde (2008)
Installation
Une jeune femme est dans sa chambre. Elle semble malade. Parfois elle va mieux. Parfois elle va mal. Chacun de ses comportements semble répondre à une logique secrète. La journée avance, elle a du mal à respirer, elle se détend, se lève et s’effondre. Tout recommence. Ailleurs, des gens meurent, sont blessés, des gouvernements renversés, des élections gagnées, des matières premières deviennent rares, des négociations sont en cours, des traités signés. Tout recommence.
Production: Year01
Bourse de recherche et création du Vidéographe

– Traces of a Conspiracy (2006)
Les traces d’une conspiration, récit d’une époque passée où les informations produisaient les événements.

– Vertigo@home (2007)
Vidéo
Dans Vertigo (1958), les personnages se déplacent à travers San Francisco. Un homme suit une femme à la recherche de son passé inexistant. Grâce à Google
Streetview j’ai été en mesure de recréer le voyage des personnages. J’ai re-filmé Vertigo, à la maison.
Lien : www.gregory.incident.net

>> Till Roeskens (Allemagne / France)
Né en 1974 à Freiburg (Allemagne), vit à Marseille. Amateur de géographie appliquée, Till Roeskens appartient à la famille des artistes explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leurs chemins. Ce qu’il ramène de ses explorations, que ce soit sous la forme d’un livre, d’un film vidéo, d’une conférence-diaporama ou autres formes légères, n’est jamais un simple rapport, mais une invitation à l’exercice du regard, un questionnement à tâtons sur ce qu’il est possible de saisir de l’infinie complexité du monde. Ses « tentatives de s’orienter » s’élaborent avec le souci constant de toucher un public non averti et de rendre les personnes rencontrées co-auteurs de l’oeuvre. Il a exercé, entre autres, au Plateau à Paris, à la Forteresse de Salses, à la Villa Saint-Clair à Sète, au Musée d’Art Moderne et Contemporain et au CEAAC à Strasbourg (Bourse de la Ville de Strasbourg), à Langage Plus (Québec), au Musée d’Art Moderne de Collioure (Prix Collioure), aux divers FRAC : Alsace, Languedoc-Roussillon et PACA où il élabore actuellement son premier long métrage documentaire.

– Vidéocartographies : Aïda, Palestine 2009
DV PAL 4:3 transféré sur DVD / 46 minutes / Langue originale : arabe.
Versions sous-titrées en anglais, français, allemand, italien ou espagnol.
Grand Prix de la Compétition Française du FID (Festival International du Documentaire de Marseille 2009)
Quelque part, au milieu d’un entrelacs de frontières : un camp de réfugiés. Pris dans une géographie de jour en jour plus absurde, des hommes, des femmes, des enfants s’obstinent à vouloir simplement vivre leur vie. Avec courage, avec ruse,
avec humour aussi. Nous ne verrons pas leurs visages. Nous ne verrons pas les lieux dont ils nous parlent. Nous serons pourtant projetés au plus proche de leur expérience du monde, en suivant trait à trait les cartes qu’ils dessinent pour inscrire leurs lignes de fuite dans la complexité de l’espace qui les entoure.
Lien : www.documentsdartistes.org/artistes/roeskens/

>> Deborah Stratman (USA)
Deborah Stratman est une réalisatrice très récompensée, basée à Chicago (Illinois). Elle a reçu son M.F.A. de l’institut des Arts de Californie et son B.F.A. de l’École de l’Institut d’Art de Chicago. Depuis 1990, elle a réalisé plus d’une
vingtaine de films et de projets en 16 mm et en vidéo. Ses travaux ont été montrés dans les plus prestigieux festivals internationaux de cinéma dont le festival de Sundance, le Festival International de Cinéma de Rotterdam au Pays-Bas, le Festival International de Cinéma de Vienne en Autriche, le Festival Némo à Paris et dans des institutions artistiques tels que le Wexner Center pour les arts, Columbus, Ohio, et le Art Institut de San Francisco….

– In Order Not To Be Here  2002
33 min / Couleur / / 16 mm transféré en vidéo
Des images de surveillance et de violence en banlieue nous entraînant aux frontières du réel. Un regard sans complaisance sur la manière dont la vie privée, la sécurité, le confort et la surveillance déterminent notre environnement. Tourné à l’origine entièrement de nuit en 16 mm, le film met en avant la nature hermétique des communautés de cols blancs en disséquant la peur qui se cache derrière l’agencement des banlieues contemporaines. Une peur basée sur l’isolement (protégeons-nous des gens différents de nous). Une peur de l’irrégularité (mangeons chez Mac Donald, on sait à quoi on s’attend). Une peur de la pensée (allumons la télévision). Une peur du moi (n’arrêtons pas de bouger). En examinant des paysages d’habitats collectifs de banlieue évacuée, le film
révèle une vacuité propre au vingt et unième siècle… un vide né de notre foi collective dans la sécurité et la technologie. Il s’agit d’un nouveau genre de film d’horreur, prenant l’espace des banlieues pour terrain d’investigation. Un travail qui n’est pas s’en rappeler celui d’un autre artiste américain Doug Aitken.
Musique par le compositeur américain Kevin Drumm.
Site de Deborah Stratman : www.pythagorasfilm.com
Distribution France – Europe (version vidéo) : Annexia : www.annexia-net

Liens :
Festival Empreintes Numériques : www.empreintes.toulouse.fr
Festival du Forum de l’Image : www.forumdelimage.org
Annexia : www.annexia-net.com