UPDATE 1.0
Exposition en partenariat avec la Galerie Sollertis}
Double vernissage le 6 mai 2009 à 18h00 à la Galerie Sollertis
et à 20H00 à L’Espace d’Art Contemporain Lieu-Commun.
Exposition du 7 mai au 6 juin 2009
Avec : Damien Aspe
Dans le cadre de l’exposition Update 1.0 à Lieu-Commun, Damien Aspe réalisera une œuvre participative basée sur le système du P2P (peer to peer). N’hésitez pas à apporter un objet personnel et en échange repartez avec une sérigraphie originale à tirage limité, signée de l’artiste (100 exemplaires) !
Avec Update 1.0, Damien Aspe, est-il à la veille d’un changement de cap radical au sein de sa démarche artistique. Il propose pour sa première exposition personnelle à Toulouse depuis 4 ans, un corpus d’oeuvres quasiment inédites. Mis à part “ From Russia with fun “, représentation sculpturale des briques du célèbre jeu vidéo Tétris, déjà exposée au Musée des Abattoirs, à la foire de Berlin et au Centre Georges Pompidou, “ Sony géométry “ et “ PS1 New-York “, les autres pièces seront révélées pour la première fois en exclusivité. Damien Aspe investit l’ensemble de l’espace de Lieu-Commun et de la galerie Sollertis à l’aide de son champ lexical plastique entièrement dévolu à l’univers numérique. Abordant autant les standards actuels comme les logos USB et Bluetooth que l’univers vintage des jeux vidéos des années 80, il impose un grand écart sémantique où ces signes que nous côtoyons quotidiennement sous leurs formes pixélisées ou gravées dans le plastique des machines, deviennent des objets disproportionnés en irruption remarquable dans le réel. Le tour de passe passe ne se résume pas pour autant à un changement d’échelle ; ici, c’est notre entière perception d’un univers proliférant et enveloppant qui est modifiée. L’environnement produit par l’ensemble des ces pièces devient un paysage étrange et stylisé. L’attachement de Damien Aspe aux courants artistiques conceptuels et minimaux, qui habite ses oeuvres depuis plus de 10 ans, prend ici un tournant personnel notable. En effet, des pièces comme”P2P” et “Mémorial Game” révèlent la variété et la complexité de cet univers numérique qui, en quelques années s’est vu entraîné dans un mouvement constant de mutations et de progrès. “P2P 1.09 (peer to peer version 1, 2009)” propose une version originale de l’échange de pair à pair qui permet aujourd’hui aux internautes de transférer des fichiers de machine à machine sans avoir à passer par un serveur extérieur. L’artiste matérialise la plateforme informatique à l’aide d’étagères “Lack” vides, dont la fonction est de recevoir les objets que le public souhaite laisser, sur le mode du troc, en échange d’une sérigraphie signée. Un échange où comme pour le réseau, une fois l’oeuvre en fonctionnement, l’artiste la laisse croître et évoluer en fonction des ajouts du public qui en déterminent ainsi l’esthétique finale. D’un autre côté “Mémorial game” aborde l’instabilité et la fragilité de l’industrie informatique. L’artiste nous remémore là un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, l’époque bénie des premières consoles de jeux vidéos qui, de Vectrex à Amiga en passant par Sinclair, ont envahi soudainement, à l’aube des années 80, nos listes de cadeaux de Noël. Mais ici, le propos n’est pas à la nostalgie ludique. Cet ensemble de plaques funéraires nous ramène brusquement à la dureté d’un marché qui connaît cycliquement ses enchaînements de hauts et de bas. Cette crise du secteur des consoles de salon en 1983, en est sûrement le premier exemple marquant. Damien Aspe affirme ici la qualité de son esthétique minimale et directe. Au mur sont alignés d’élégantes et morbides plaques de granit, sur les quelles sont gravés en lettres d’or les logos des différentes entreprises de divertissement informatique qui ont succombé à ce crack. Les sigles de ces consoles de jeux s’inscrivent là sur la énième liste des morts tombés au champ d’honneur d’un marché exempt de règles. Le légitime et lucide intérêt que porte Damien Aspe au tout numérique est ramené à un plan strictement artistique et contemporain par ses pièces jouant autant sur les valeurs d’échange que de contemplation de l’art. En abordant le sujet par une facture classique, il révèle la capacité de l’art à rester pertinent sans pour autant se jeter à corps perdu dans des réalisations néo technologiques aux effets malheureusement plus prégnants que le fond.
Manuel Pomar